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  • Pharma Solidaires

Le "pharmacien solidaire" poursuit sa mission

Samy Tayb-Boulahfa, fondateur de l’association « Pharma solidaires » a permis en quelques mois à des dizaines de personnes en situation de précarité de bénéficier de kits d’hygiène, de dispositifs médicaux ou encore de protections intimes.


Les bras chargés de cartons remplis de sets de pansements, de biseptine ou encore de ceintures lombaires, Sami Tayb-Boulahfa descend du VTC qui l’a conduit jusqu’au local

d’une association près de la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. Déjà la 17e livraison effectuée pour le jeune officinal depuis qu’il a créé l’association « Pharmaciens solidaires »

en mai 2019. En cet après-midi de mars, il a rendez-vous avec une infirmière de l’association Aurore, structure qui accompagne, héberge et soigne des personnes toxicomanes ou en

situation de grande précarité. À la recherche d’attelles notamment, les bénévoles d’Aurore ont découvert un peu par hasard « Pharma solidaires » sur Internet et ont pris contact avec Sami Tayb-Boulahfa.


« Sur le site Web, je précise la liste des produits que je peux livrer et les demandeurs peuvent ensuite choisir selon leurs besoins. » L’officinal, âgé de 29 ans, récolte des dons auprès de quelques pharmacies parisiennes et s’appuie également sur la générosité de deux partenaires privés, les Laboratoires Biogaran et Evolupharm, qui lui envoient notamment des produits invendus. « Pour l’instant je n’ai pas de local pour entreposer ce qu’on me donne, je stocke donc tout chez moi. Il doit y avoir environ 1 500 produits en ce moment, mon appartement est rempli de cartons », précise-t-il en souriant.


Sans voiture, il assure la plupart du temps les livraisons en transport en commun et ne rechigne pas à répondre aux sollicitations, quelle que soit l’heure à laquelle il est contacté. Il emploie aussi beaucoup d’énergie à sensibiliser les pharmaciens à l’importance de ne

pas jeter des dispositifs médicaux encore parfaitement utilisables. « Il y a une certaine réticence à donner pour beaucoup d’entre eux, notamment parce qu’ils ont peur que

les produits soient mal utilisés ensuite. Je leur montre donc que l’on est sérieux dans notre démarche, notamment en ce qui concerne la traçabilité, explique Sami Tayb-Boulahfa.


C’est quand même dommage d’envoyer des produits à la décharge simplement parce qu’une nouvelle gamme est arrivée. Aujourd’hui, je vais donner des bandes Nylex qui sont officiellement périmées depuis 2018, mais comment un produit comme celui-ci peut-il être considéré comme périmé ? », tient-il à souligner. Souvent, les pharmacien qu’il contacte lui disent qu’ils préfèrent lui donner de l’argent que des produits. Pas facile non plus de convaincre des officines de servir de points de collecte. « Il y a quelques jours, un médecin de l’AP-HP m’a appelé parce que l’un de ses patients, amputé des deux pieds, devait avoir

en urgence des chaussures de décharge Barouk. Il n’arrivait pas à en trouver et a vraiment

été soulagé quand j’ai pu lui en apporter. » Il y a peu de temps, Sami Tayb-Boulahfa a également pu faire don d’un fauteuil roulant à un petit garçon de 9 ans atteint d’une forme grave d’épilepsie.


Si vous souhaitez contacter Samy Tayb-Boulahfa, vous pouvez lui envoyer un

message à l’adresse : logistique@pharmasolidaires.com


● Pascal Marie

Le quotidien du pharmacien n° 3585 Lundi 9 mars 2020 www.lequotidiendupharmacien.fr


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